Saint-Valentin

Partout dans le monde, la Saint Valentin, c’est la fête des amoureux, ou pour les célibataires, l’occasion de déclarer sa flamme…
… enfin, presque partout. Au Japon, l’amour n’a rien à voir dans tout ça, et les chocolats offerts font partie de ces cadeaux officiels incontournables, appelés pour l’occasion giri-choko ぎりチョコ. Les filles peuvent donner des chocolats à n’importe qui, leurs amis, leurs collègues, leur patron, leurs profs, sans aucune ambigüité. Les garçons, eux, se contentent de recevoir et on n’attend pas d’eux qu’ils donnent quoi que ce soit. (les mauvaises langues diraient que c’est parce qu’ils ne savent pas cuisiner… mais laissons-en l’entière responsabilité aux mauvaises langues).
Donc voilà, en ce mardi 14 février, mon lycée n’a pas dérogé à la règle établie : les collègues ont distribué leurs chocolats (industriels et tous plus infects les uns que les autres…), certaines élèves ont fait le chemin jusqu’à mon bureau pour me donner une part de leurs créations culinaires (miam, ça c’était bon ! j’ai même eu une truffe faite-maison), et j’ai l’impression d’avoir pris 10 kilos en 3 heures.
Bien sûr, les collègues m’ont demandé si j’allais faire un dîner aux chandelles pour Gardiner ce soir. Avec un brin de malice provocatrice (j’avoue), j’ai répondu que non. Devant la consternation générale, j’ai quand même expliqué : on n’a pas besoin d’une fête décidée pour nous par les marchands de chocolats pour se dire notre amour, nous c’est tous les jours ! Je vous laisse imaginer les exclamations que j’ai soulevées : すごい sugoi, いいなああ ii naaa, extra !, whaou !, et autres se sont enchaînés. Satisfaite de mon petit effet, je suis retournée à mon travail l’air de rien, méditant déjà comment j’allais vous le raconter.
Et si vous êtes sages et surtout que je n’ai pas tout mangé d’ici là, vous aurez peut-être même une photo de ma récolte chocolatée de la journée…