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*  Nihon no Marion *
12 octobre 2006

Sho ga nai day

Sho ga nai, en japonais, ça veut dire c’est la vie, on n’y peut rien. Genre pas la peine de se démener contre le Destin. Donc ; sho ga nai day, c’était un jour « sans », comme on dit, ou encore une journée de merde. C’était dimanche dernier, mais en fait le début de l'histoire remonte à la semaine dernière.
Mardi dernier, nous nous sommes acheté un nouvel ordinateur. Pas toute la machine, bien sûr, mais une nouvelle « tour » avec carte mère, disque dur et lecteur DVD. C’est pas que notre ordi marchait plus du tout, mais il commençait à se faire vieux (4 ans et demi de vie d’ordi), et dans ce pays de consommation qu’est le Japon, un truc vieux, c’est limite inconcevable. Alors, nous sommes allés à la Mecque de l’électronique, la rue Mongalet japonaise qu’est le quartier d’Akihabara, Akiba de son petit nom pour les otaku. Notre magasin d’informatique habituel proposait des ordis à des prix vraiment interessants, avec même la possibilité de ne pas avoir Windaube, nous sommes donc repartis avec un gyudon-pasokon oomori sous, heu, non, à bout de bras. Oui, ils ont donné à leurs gammes d’ordi des noms de bouffe, dans notre cas par example c’est un « grand bol de riz avec du bœuf »…
Gardiner s’est assez rapidement attelé à tout installer, transférer les anciens disques durs dans la nouvelle boîte, installer les pilotes etc... et là, horreur ! Pas de son !! Sachant que nous n’avons pas de télé et que l’ordi est notre seul isntrument pour voir des films, vous comprenez le côté critique de la situation. Bien sûr, on a bataillé, sommes allés sur le net pour trouver les pilotes et tout et tout, en vain.
D’où notre conclusion, 4 jours plus tard : ça doit être un problème matériel. Dimanche donc (on y arrive enfin), nous voilà repartis vers Akiba, l’ordi tout bien rerangé dans sa boîte, pour faire jouer la garantie et le faire changer. Arrivés au comptoir du service après-vente, on nous dit « OK, laissez-nous la machine, le temps de vérifier qu’il y a vraiment un problème, et on vous la change. Revenez dans une heure et demi ». Le cœur léger et sûrs de notre coup, nous partons trouver un restau où manger (c’était déjà presque une heure), puis le temps étant splendide nous nous sommes baladés jusqu’à Ueno.
De retour au magasin une heure et demi plus tard, nous avons commencé par attendre notre tour au comptoir, dans le bruit infernal du magasin (chassé-croisé de plusieurs annonces micro pour les promos du jour, bruit des télés et autres écran de démonstration...). Quand notre tour arrive, on nous dit « Votre OS n’est pas en japonais (non, sans blague ?! ça j’aurais pas cru...), on n’a pas pu vérifié » Nous : « Mais, vous avez pas installé un windows en japonais pour vérifier ?» Eux : « oh ! non, il fallait qu’on vous demande ». L’autorisation accordée, il nous a fallu attendre une nouvelle heure et demi. Trouver une place dans un café n’a pas été simple, mais on a quand même réussi, et dans la zone non fumeur en plus ! On n’a pas pu échapper au bruit, que dis-je, au vacarme sans lequel les Japonais semblent incapables de vivre, mais bon, on n'allait pas se plaindre, on était assis, j’avais mon bouquin (La storia, d’Elsa Morante, un bon pavé comme je les aime), et Gardiner son ordi portable, nous avions donc de quoi nous occuper.
A notre re-retour au magasin, (pas de queue à faire cette fois-ci), on nous dit que la machine est en parfait état de marche, le problème doit donc venir de notre OS. Pour info, un windaube, ça coûte 30 000 yens, soit +/- 220 euros. Et de toutes façons, on voulait pas d’une OS japonaise avec laquelle plein de logiciels occidentauxc ne marchent pas. Avant que les gars du magasin effacent leur windows de l’ordi, Gardiner a quand même réussi à obtenir l’info qu’il nous manquait : nous avons la 1ère version de fenêtre expérimentée, dans laquelle il y a une bombe logique qui bloque certains pilotes s’ils sont plus récents que le 1er août 2005. Et comme nous n’avons pas réussi à installer les mises à jours de l’OS en question (pour des raisons que je ne développerai pas ici), donc voilà bien sûr, CQFD. Oui, bon, CQFD c’est vite dit, on savait quel était le problème, mais on n’en avait pas encore la solution.
Nous sommes rentrés, toujours le gros carton à bout de bras dans des trains bondés à la plus mauvaise heure de la journée, la tête bourdonnante de toutes les agressions sonores de la journée. C’est sur le chemin entre la gare et la maison, en poussant nos vélos, que Gardiner a sorti l’expression sho ga nai day, et je me suis dit que ça pourrait faire un titre de post pour mon blog.
Voili, pour la petite histoire, mille grâces soient rendues à Ethelbert Pilpa-Jininip grâce à qui notre ordi marche maintenant impeccablement. Tous ses disques durs ou partitions de disque sont installés correctement, et pour jouer les intellos, nous les avons appelés Œdipe (l’ordi lui-même), Ismène, Antigone, Etéocle et Polynice (disques durs). Il ne manquait plus que Sophocle, qui est dorénavant l’utilisateur principal de la bêêête.

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  • Récits (presque) au quotidien de mes tribulations nippones, depuis mes débuts dans le Programme JET. Culture, vie dans un lycée japonais, voyages, il y a un peu de tout qui se télescope là-dedans ! ようこそ ! Bienvenue !
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