Temples Khmers

Malgré l'orage de la nuit et le concert de grenouilles et criquets, la fatigue du voyage nous a permis de dormir comme des loirs. Nous prenons notre petit déjeuner avec Rhine Pipprelip, le Francais arrivé hier, puis peu après huit heures Pirom nous fait embarquer dans un mini van pour nous emmener dans la province voisine de Buriram. Comme il y a un bout de trajet avant d'arriver au premier temple, il nous parle de la région et de son histoire, des différentes ethnies présentes (Thaïs, Laos, Khmers et Sués) nous explique pourquoi les éléphants sont si importants ici...
Puis nous arrivons au premier temple, le Prasat Ban Phluang. Ce n'est pas un immense complexe, il ne reste qu'un bâtiment, probablement la tour centrale, mais très bien restaurée. Pirom commence par nous expliquer l'arrivée de l'hindouisme en Thaïlande, puis du bouddhisme, de l'utilisation politique de chacune des religions et des résultats architecturaux que ça a donné. Puis il entre dans les détails des linteaux, chaque direction étant représentée par un dieu différent, chacun monté sur un animal spécifique et donc facilement reconnaissable.
Nous remontons ensuite en voiture, nous arrêtons rapidement devant les ruines d'un temple-hôtel, l'un de 17 marquant les étapes entre Phimai et Angkor, puis nous nous posons dans un petit restaurant. Pendant le repas, je comprends enfin pourquoi mon nom plaît autant : ça ressemble aux mots "un million de rizières" en thaï. Pirom, qui appelle Gardiner et Rhine Pipprelip par leurs prénoms, ne peut se résoudre à m'appeler autrement que par mon nom de famille...
Après le repas, nous réembarquons et partons visiter le Prasat Meuang Tam, aux dimensions un peu plus imposantes. Une enceinte, des réservoirs (baraï) tout autour, plusieurs bâtiments... Ce qui nous étonne en premier lieu Gardiner et moi, c'est les différences avec les temples cambodgiens : Angkor est une représentation architecturale du mont Meru, la résidence des dieux, pivot de l'univers autour duquel le dieux et les démons ont barraté la mer de lait à l'aide d'un naga géant et ont  ainsi créé un filtre d'immortalité ; chaque pont-naga est donc accompagné d'un côté par des dieux et d'un autre côté par des démons. Ici, rien de tout ça, juste un naga, mais ni dieux ni démons...
Mais le véritable but de l'expédition d'aujourd'hui n'arrive qu'ensuite : le Prasat Phanom Rung (ce qui en khmer signifie "le temple de la montagne trouée", comprenez du volcan). Le cratère a d'ailleurs été utilisé pour le baraï du temple. Le complexe est plus important que sur le temple précédant, et nous montons beaucoup de marches plutôt étroites et raides... Mais la finesse des sculptures des linteaux vaut bien l'ascension ! Alors que nous sommes encore dans le temple, la pluie commence à tomber. Comme hier, c'est comme si les vannes du ciel s'étaient ouvertes en grand. Les parapluis que Pirom a pris ce matin nous sont bien utiles, même si peu de choses peuvent vraiment résister à l'humidité. Attendre une acalmie ne semble pas vraiment envisageable (en fait, la pluie a plutôt l'air de redoubler), nous nous décidons à redescendre ces escaliers raides et étroits transformés en torrents à certains endroits. Nous arrivons à la voiture sans égratignure, et Pirom, qui nous a devancés, nous a même préparé un en-cas de fruits tropicaux : mangoustans et mini bananes, un vrai régal !
Il est temps de rentrer, le circuit est terminé. Promis, je vous mets des photos en ligne dès mon retour à la maison !