Kabuki et Mandarine
Ça fait une éternité que j’ai pas écrit, mais j’ai une bonne excuse : mes parents sont venus me rendre visite, alors du coup je prends du temps pour être avec eux plutôt que de rester plantée devant mon écran…
Enfin, aujourd’hui je n’ai qu’un cours alors je vais en profiter pour donner un peu des nouvelles fraîches.
Le 2 octobre, il y a une dizaine de jours donc, mes parents nous ont invités au spectacle, nous sommes allés voir du kabuki. C’est théoriquement plus compréhensible que le No car plus récent, mais c’est quand même en voie de fossilisation. Heureusement, le théâtre propose des écouteurs qui fournissent en anglais des indications concernant l’intrigue ou la technique théâtrale. Sans cela, la langue est incompréhensible.
Le lendemain était férié à l’école, si j’ai bien compris à cause du passage d’un système trimestriel à un système semestriel. Enfin, quand c’est pour nous rajouter des vacances, on va pas se plaindre ni chercher à trop comprendre !
Le mardi qui a suivi a donc commencé par la cérémonie d’ouverture du deuxième semestre. Qui dit cérémonie dit tous les élèves réunis dans le gymnase, plus les profs, plus le kocho 校長 qui fait un discours. Celui-là, il est terrible, dès qu’on lui met un micro à la main, il sait plus s’arrêter. Et de vanter son école (mais ils le savent tous, qu’elle est bien, c’est pour ça qu’ils sont là !), de dire aux élèves qu’ils ont de la chance d’avoir une école qui se préoccupe autant de l’enseignement de l’anglais, pour preuve la présence de quatre assistants de langue. Et le voilà en train d’énumérer chacun d’entre nous, vantant les qualités de notre anglais : Naarah ENDEJONS-sensei, si gentille et à l’américain si clair, Herwick STAZISSUM-sensei, américain mais ayant passé tant de temps en Angleterre qu’il a un accent sooooooo british, Keelia DOTTRAN-sensei à l’anglais chantant d’Australie… là, le suspens était insoutenable, qu’allait-il trouver à dire sur mon anglais ? J’attendais avec curiosité, quand est arrive ce à quoi personne ne s’attendait : il a parlé de Mandarine-sensei… Et puis il s’en est pas tenu là, il a persisté dans l’erreur et l’a répétée 3 fois, selon le vieil adage “jamais 2 sans 3”, au cas où on n’aurait pas été sûr ou qu’on aurait mal entendu… Là, aucun doute, c’est bien de moi qu’il parle (“elle a autant de qualités que Gardiner son mari”). Pour ce qui est des élèves, ceux qui écoutaient encore à ce stade du discours ont su se tenir et n’ont pas éclaté de rire. Voilà donc quel a été le sujet de conversation avec mes collègues : mon nouveau prénom, car tout le monde n’a pas entendu pareil, certains penchant plutôt vers Mandoline… Rien à voir en tout cas avec mon prénom, quelle que soit la langue utilisée : マリオン pour les Japonais, [Meirion] pour les Anglo-Saxons.
Je craignais d’en réentendre parler en classe, mais heureusement, les élèves ont d’autres préoccupations et oublient vite ce qui ne les concerne pas directement !