Une éternité et plus
Oui, je sais, je suis impardonnable.
Ça fait plus d'un mois que je me dis tous les jours en m'asseyant à l'ordi
"il faut absolument que je mette mon blog à jour"… et
que je ne le fais pas. Du coup, ben y'a plein de trucs à dire, et en même temps
y'a plus la spontanéité…
Pour
commencer, faisons-le chronologiquement, le 29 octobre, il y a eu le
pique-nique des JETs francophones à Tokyo. Le temps y était menaçant, mais la
pluie a eu la délicatesse de ne commencer à tomber qu'après la balade dans le
parc…
Il y a eu aussi Halloween au lycée, vous avez dû
en voir quelques photos. A part les ALT, personne ne s'était déguisé, et
j'avoue que j'avais de loin le meilleur costume. Naarah ENDEJONS et Herwick STAZISSUM avaient
emprunté chacun un uniforme du lycée pour jouer les "ryugakusei"
(étudiants étrangers en programme d'échange), Katie avait son costume de
supportrice d'une équipe de baseball, et je suis devenue pour 2 heures un samouraï.
Pas difficile, quand on a un costume d'iai, il suffit de retirer l'étiquette
avec le nom écrit en blanc, comme ça on est tout en noir, c'est encore plus
impressionnant. Et j'avais même trouvé dans une boutique à 100 yens un faux
sabre en plastique (bon, OK c'est un jouet pour des gosses de 5 ans, du coup
mon katana ressemblait plutôt à un wakizashi…)… Avec en plus un poil de
maquillage pour épaissir les sourcils et les noircir, et je faisais carrément
peur !
Dans la suite des événements importants, il y a eu
ensuite le concours de sketchs en français auquel ont participé 4 de mes
élèves, organisé par l'ambassade de France et l'Alliance Française d'Osaka.
Elles n'ont eu qu'à peine plus de deux semaines pour choisir, apprendre et
interpréter un sketch parmi 4 proposés. Pendant 15 jours, tous les cours de
français n'ont été consacrés qu'à ça, les pauses repas à midi, le temps
consacré normalement au ménage également. Et le samedi 5 novembre, je les ai
accompagnées au lycée français à Tokyo pour la "vraie" représentation.
Elles s'en sont tirées plus qu'honorablement, bien mieux que n'importe quelle
répétition qu'elles avaient pu faire. Elles ont même fait rire le jury. Mais
face à des groupes venant de lycées prestigieux faisant du français 6 heures
par semaines, elles ne faisaient pas le poids. Le lycée de Waseda (attaché à la
fac du même nom, équivalent de l'ENA je dirais) a raflé un bon nombre de prix.
Là où je trouve que le jury n'a pas été à la hauteur, c'est qu'ils auraient pu
imprimer des certificats de participation pour tous les participants, ça
coûtait rien et ça aurait fait plaisir aux gosses. Bon, ceci étant dit, Gardiner,
qui était venu avec nous (il a quand même lui aussi été le prof des 4 miss), et
moi leur avons payé une crêpe dans une vraie crêperie (presque) bretonne du
quartier, et elles étaient enchantées.
Après toutes ces émotions, la suite du mois de
novembre a été plus tranquille, heureusement. Il était temps que ce concours se
termine, car je commençais à saturer sérieusement sur le texte !
Et pour finir, nous venons de passer le week-end
dans le Tochigi, à Ashikaga pour un festival du vin. Je vous vois ouvrir vos
grands yeux intrigués d'ici : on fait du vin au Japon ? Oui. Enfin, à cet
endroit-là en tout cas, mais c'est un peu spécial. L'endroit s'appelle Cocoromi
Gakuen, c'est une association école qui s'occupe d'handicapés mentaux, ce sont
eux qui s'occupent des vignes. Tous les ans, un grand festival est organisé sur
deux jours, des milliers de personnes viennent, souvent en famille, pour
acheter du vin, pique-niquer et picoler sur les coteaux. Depuis trois ans,
Gardiner et moi aidons notre ami boulanger Jean à vendre du pain et des fromages
français. L'ambiance y est bonne et c'est l'occasion de voir plein de monde.
Les Japonais ivres se comportent à peu près comme des occidentaux sobres : ils
prennent la main de leur copine et l'embrassent en public, ils disent ce qu'ils
pensent… bref, le "masque", si important dans cette société de
face, tombe enfin. Le problème, c'est que comme ils boivent pour être
ivres, puisque presque tout est permis quand on l'est, ils ne tiennent pas du
tout l'alcool, ils cherchent à se mettre petits, et ça donne des trucs vraiment
lamentables. Tous les ans, on en voit littéralement rouler en bas des coteaux…
En parlant d'ivrognerie, j'ai depuis hier la
date de l'enkai de fin d'année du lycée. L'enkai, vous vous souvenez ? La
beuverie entre collègues ! S'il y en a un à ne pas manquer, c'est bien le
"bon-enkai", celui pour oublier tous les côtés négatifs de l'année écoulée
histoire de mieux commencer la nouvelle. Donc dans mon lycée, ce sera le 16
décembre, vous en saurez certainement un peu plus ensuite !
Mais promis, j'écrirai d'ici là plusieurs
messages, même pour rien dire, mais pour rattraper ce long silence ! Sur ce, je
vous souhaite une bonne nuit et je file plonger dans mon bain pour combattre la
froidure des maisons en carton japonaises (ce qui pourrait être à soit tout
seul un sujet pour un prochain post)…